Quatrième de couverture
Un consortium libéral-autoritaire,tissé de solidarités d'affaires, de partis conservateurs, nationalistes et libéraux, de médias réactionnaires et d'élites traditionnelles, perd tout soutien populaire : au fil des élections, il passe de presque 50 % à moins de 10 % des voix et se demande comment garder le pouvoir sans majorité, sans parlement, voire sans démocratie. Cet extrême centre se pense destiné à gouverner par nature : sa politique est la meilleure et portera bientôt ses fruits. Quand les forces de répression avertissent qu'elles ne pourront faire face à un soulèvement généralisé, le pouvoir, qui ne repose sur aucune base électorale, décide de faire alliance avec l'extrême droite, avec laquelle il partage au fond à peu près tout, et de l'installer au sommet.Personnages
p. 49 [Mémoires de Brüning]
« Pour [Hitler], le principe directeur était :
d'abord le pouvoir, ensuite la politique ».
p. 52
Adolf Hitler n'acquiert la citoyenneté allemande que
le 26 février 1932.
p. 92
Un des amis d'Hugenberg, le philosophe Oswald Spengler,
a décrit le fonctionnement de cette presse dans son
Déclin de l'Occident :
« Qu'est-ce que la vérité ? Pour la foule,
c'est ce qu'elle lit et ce qu'elle entend... »
pp. 143-144
Le 31 juillet, les nazis obtiennent 37,3 % des voix,
soit un gain de 19 points par rapport au précédent scrutin
de septembre 1930 qui double leur score et leur nombre de sièges,
qui passe de 107 à 230 —ce qui fait du NSDAP le plus grand
groupe parlementaire, très loin devant le SPD, second
avec 133 députés et 21,6 % des voix.
Les législatives marquent une défaite terrible pour
le gouvernement Papen : la gauche « marxiste »
se maintient (le SPD a perdu 2,9 points, le KPD en a gagné 1,2),
de même que le Zentrum. La base électorale du gouvernement
est de 9 % soit environ 50 sièges. Les partis de la droite
bourgeoise ou du centre bourgeois qui représentaient environ
50 % des voix en 1928 sont tombés en-dessous de 25 %.
p. 166
Goebbels et la hiérarchie du NSDAP ont conscience
que le plafond est atteint.
p. 186
[12 septembre] Hitler donne [à Goering, président du Reichstag]
la consigne de renverser le gouvernement.
[...] Papen envoie quérir l'ordonnance de dissolution
du Reichstag [et la remet au président, qui]
contrairement au règlement, omet de donner la parole au chancelier.
Goering fait procéder au vote.
Le résultat est une défaite inédite pour Papen,
renversé par 512 voix contre 42, 92,5 % des députés.
Le débat sur la légalité du vote et sur sa validité est immédiat :
le Parlement a été dissous ipso facto
et le gouvernement ne peut avoir été légalement renversé.
p. 205
Le cabinet Papen démissionne le 16 novembre
p. 206
Devant l'intransigeance d'Hitler [qui refuse un rôle de suppléant],
Hindenburg décide le 26 novembre de reconduire le chancelier Papen.
p. 207
[Le 3 décembre] Schleicher est nommé chancelier.
p. 207
[30 janvier 1933] À 11 h 30, un nouveau chancelier
de bientôt 44 ans, citoyen allemand depuis moins d'un an,
prête serment.