Les énergies renouvelables dans la tourmente en France après la panne d’électricité géante espagnole
Perrine Mouterde, jeudi 22 mai 2025
La montée en puissance de l’éolien et du solaire,
alors que la demande ne suit pas à la même vitesse,
pose de nombreux défis pour la gestion du réseau électrique,
du parc nucléaire et des finances publiques.
La présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE),
Emmanuelle Wargon,
appelle à ralentir la cadence du développement de l’éolien et du solaire.
La gigantesque panne électrique qu’ont connue l’Espagne et le Portugal,
le 28 avril, a ravivé les critiques à l’égard des renouvelables.
Si les causes du « black-out » ne sont toujours pas connues,
la forte production solaire a été rapidement pointée du doigt.
La droite et l’extrême droite [répétent]
toute leur opposition aux renouvelables.
Les énergies fossiles représentent encore 60 % de la consommation.
L’électrification ne décolle pas,
en raison notamment d’un manque de soutien public.
Sur le plan économique, le symptôme le plus visible du déséquilibre
est celui des prix négatifs.
En 2024, la vente d’électricité a rapporté 5 milliards d’euros
à la France, qui a importé pour environ 64 milliards d’euros
de pétrole et de gaz.
Parmi les inquiétudes figure la crainte que le nucléaire
soit moins utilisé et donc moins rentable,
puisque l’éolien et le solaire sont appelés en priorité sur le réseau.
La France peut bénéficier des retours d’expérience de ses voisins,
puisqu’elle est l’un des pays européens
où la part des renouvelables dans le mix électrique
est la plus faible (27 % en 2023, contre 89 % au Danemark,
76 % au Portugal, 54 % en Allemagne…).
Article,
Le Monde, 2025